Marine Le Pen a elle-même fait l'objet, en première instance, d'une condamnation à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Marine Le Pen à Paris, le 17 septembre 2025. ( AFP / ALAIN JOCARD )
Alors que Nicolas Sarkozy a été condamné à être incarcéré dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Marine Le Pen a dénoncé jeudi 25 septembre la généralisation de l'exécution provisoire", "un grand danger".
"Au-delà de la personne de l'ancien président Nicolas Sarkozy, la négation du double degré de juridiction par la voie de la généralisation de l'exécution provisoire par certaines juridictions représente un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d'innocence", a estimé la dirigeante d'extrême droite sur X.
Marine Le Pen a elle-même fait l'objet, en première instance, d'une condamnation à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Elle a fait appel de cette condamnation et un nouveau procès devrait avoir lieu en 2026 .
Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à cinq ans d'emprisonnement par le tribunal qui a ordonné sa prochaine incarcération pour association de malfaiteurs, devenant ainsi le premier ex-président à aller en prison . Le tribunal correctionnel de Paris a assorti sa condamnation d'un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire, ce qui signifie qu'il sera convoqué dans un délai d'un mois par le parquet qui lui signifiera sa date d'incarcération. Un appel éventuel ne suspendra pas cette mesure de sûreté.
"Jugement politique"
"Ce traitement exceptionnel, que rien ne justifie, dit tout de ce jugement politique", a réagi sur X l'eurodéputé et vice-président des Républicains (LR), François-Xavier Bellamy.
Dénonçant "un tsunami de honte", le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a de son côté demandé sur X à Emmanuel Macron "la grâce" de l'ancien président , "un geste indispensable pour la nation et la dignité d'un homme comme d'une fonction".
"Nicolas Sarkozy a toujours servi la France avec passion et engagement. Je veux redire mon soutien et ma reconnaissance envers l'homme d'État qui a tant donné à notre pays et mon amitié pour l'homme", a écrit de son côté sur le même réseau social le président des députés LR Laurent Wauquiez. L'ex-président des Républicains Éric Ciotti -rallié au RN depuis l'an dernier- a lui aussi exprimé "une pensée amicale pour Nicolas Sarkozy", selon lui "condamné à une peine extrêmement sévère".
À gauche, les premières réactions se voulaient plutôt ironiques.
"Il l'a, finalement, son nouveau quinquennat Sarkozy", a écrit le porte-parole du groupe écologiste à l'Assemblée Benjamin Lucas-Lundy, alors que l'eurodéputée LFI Manon Aubry reprenait une célèbre phrase de l'ancien président : "Vous en avez assez de cette bande de racailles ? On va vous en débarrasser !"
Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, a pour sa part pointé le "deux poids deux mesures" de la droite et de l'extrême droite qui "n'ont d'habitude pas de mots assez durs pour dénoncer le soi-disant laxisme de la justice et pour en appeler à la fermeté des condamnations".
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